Dix mois après les dernières élections législatives, la crise politique irakienne ne fait que s’accentuer. Les deux camps celui du chef religieux Moqtada al-Sadr et le Cadre de coordination de l’ancien Premier ministre, Nouri al-Maliki, tous deux issus de la communauté chiite demeurent sur des positions opposées. Les deux camps mobilisent leurs partisans ce vendredi 12 août.
Les tentatives de dialogue n’ont pas permis d’avancer et désormais, chaque camp joue la carte de la confrontation. Le cadre de coordination refuse des élections anticipées et une réforme institutionnelle. Moqtada al-Sadr demande, quant à lui, à la justice de dissoudre le parlement d’ici à une semaine. Mais le chef religieux sait que sa demande n’aboutira pas, estime Adel Bakawan, directeur du centre français de recherche sur l’Irak.
« La justice, à ce jour-là, est du côté du Cadre de la coordination. Faiq Zeidan, qui est le président de la Cour fédérale, est parfaitement intégré dans le Cadre de coordination. De ce fait, il n’y a aucune chance pour que la justice irakienne donne une suite positive à cette demande de Moqtada al-Sadr. »
Crainte d’escalade armée
Ce vendredi, les deux camps vont tenter une nouvelle fois une démonstration de force en mobilisant leurs partisans. Mais si le dialogue n’est pas rétabli, les sadristes pourraient renforcer leur mouvement de protestation. « L’étape la plus dangereuse, c’est attaquer les ministères. Attaquer les institutions et tout cela, bien évidemment, pourrait amener les Irakiens vers cette guerre civile qui fait peur à la communauté internationale », s’inquiète Adel Bakawan. Ce dernier prévient d’ailleurs que le cadre de coordination a d’ailleurs déjà mis en alerte 16 000 combattants. Pour le chercheur, il est impératif que les partenaires internationaux de l’Irak pèsent, désormais, de tout leur poids pour éviter des affrontements armés.