Comme un coup de fouet, qui vient réveiller l’ONU, le 15e sommet des Brics ! Le secrétaire général de l’organisation des nations unies s’est exprimé en marge de cette assise à Johannesburg, estimant qu’il était temps que l’Afrique ait sa place au sein du conseil de sécurité de l’ONU. « L’injustice la plus évidente est qu’il n’y a pas un seul pays africain parmi les membres permanents du Conseil de Sécurité. »
Depuis plusieurs années, l’Afrique réclame un siège au sein du CS de l’ONU, mais aucune avancée. Le Président Macky Sall qui vient de laisser la présidence tournante de l’Union Africaine a durant son exercice martelé à chaque fois que besoin, qu’il fallait une place à l’Afrique, qu’elle soit représentée entièrement par l’Union Africaine.
Une proposition qui n’avait été accueillie à l’unanimité au sein de la sphère panafricaine, où certains estimaient que l’Afrique ne doit plus être considérée comme un vaste pays mais comme un continent. Alors une place entière pour l’Union Africaine, sonnait plus comme une ruse que comme une solution. Selon d’autres, chaque sous-région devrait avoir un pays compté dans le CS, avec une participation tournante.
Quoiqu’il en soit, la Russie et la Chine avaient fortement soutenu l’élargissement du CS par la présence africaine. Aujourd’hui, avec l’entrée de deux nouveaux pays africains au sein des Brics, l’ONU semble vouloir rattraper un train en marche. Aucun pays ne représente au sein du conseil les intérêts africains et pourtant, lorsqu’il siège, il se penche sur les enjeux en Afrique. Pour le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, le « renforcement des positions du continent africain » dans le système mondial reste une urgence. L’Afrique, elle a toujours réclamé un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU mais a obtenu deux sièges non permanents.
Le bouleversement de l’ordre mondial qui est en train de s’opérer effraie-t-il l’ONU ? Ou la réveille juste de son profond sommeil ? Il semble évident qu’une autre Afrique se dessine, et celle-là ne compte pas être spectatrice du partage du monde mais compte bien faire partie du jeu géopolitique.