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Climat : les grands enjeux de la COP28 de Dubaï

Le centre des congrès de Dubaï accueille depuis le 30 Novembre et jusqu’au 12 Décembre prochain, les assises de la COP28 sur les changements climatiques.

L’urgence climatique est de plus en plus pressante, avec des records de température globale et de fonte des glaces, et des catastrophes naturelles de plus en plus intenses et nombreuses. Fixé en 2015, l’objectif de limitation du réchauffement à 1,5 °C au-dessus de la moyenne de l’ère préindustrielle paraît déjà hors d’atteinte, la barre des 2 °C risque fort d’être franchie. Selon l’ONU, si les pratiques actuelles se poursuivent, le réchauffement à venir serait plus proche des 2,8 °C, avant qu’il ne puisse être stabilisé par les efforts planétaires au rythme où ils sont aujourd’hui consentis.

Le premier travail des milliers de représentants des États du monde entier réunis à Dubai est de dresser un bilan des engagements de réduction des émissions de CO2 pris en 2015 à la COP21, dans le cadre de l’accord de Paris. Ce premier point d’étape, prévu dès le départ huit ans après la signature du texte (donc en 2023), sera suivi d’autres bilans tous les cinq ans. Le sérieux ou la mauvaise volonté affichée par les gouvernements pour présenter leur bilan seront déterminants. Même s’il est déjà certain que les objectifs de 2015 ne seront pas tenus, l’avenir des négociations climatiques dépend en partie de la manière dont les États se seront saisi des pistes d’amélioration.

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Sortir du pétrole et du méthane

Deuxième point majeur de la COP28, sur lequel l’organisateur émirati est très attendu : le pétrole, et les énergies fossiles en général. L’enjeu est énorme : 80 % de l’énergie mondiale est aujourd’hui fournie par des combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole ou le gaz, qui génèrent une grande partie des émissions de CO2.

À la COP26 de Glasgow, fin 2012, seule une réduction de l’utilisation du charbon avait été adoptée. Aujourd’hui, il semble impératif de s’attaquer aussi au pétrole et au gaz. Les subventions et les investissements dans le secteur des hydrocarbures s’élevaient à 1,34 milliard de dollars par an entre 2019 et 2021 : leur tarissement rapide sera au cœur des discussions.

Les gaz à effet de serre.

Les délégués devront aussi discuter de la réduction des émissions de méthane, un gaz à effet de serre vingt-cinq fois plus réchauffant que le CO2 mais à la persistance dans l’atmosphère plus courte : une douzaine d’années contre un siècle pour le CO2. À Glasgow en 2021, les États se sont engagés à réduire de 30 % leurs émissions : les États-Unis et l’Union européenne ont déjà adopté des réglementations en ce sens, sans être suivis à ce jour par les autres grands pollueurs.

Les technologies à la loupe

Un autre volet, que la présidence de la COP28 souhaite particulièrement mettre en avant, est l’apport des technologies dans la lutte climatique mondiale. Il s’agit non seulement de promouvoir les avancées dans le domaine des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, mais aussi d’insister sur l’émergence des outils de capture et de stockage du CO2. Le risque est grand de voir les producteurs de pétrole (dont fait partie l’organisateur de la conférence) s’appuyer sur des solutions high-tech immatures dans le but de justifier le maintien de la production d’hydrocarbures ou l’assouplissement d’un calendrier déjà maintes fois repoussé. Or, dans un avenir proche, ces outils technologiques ne seront pas capables de capturer les dizaines de milliards de tonnes de CO2 par an nécessaires. À titre d’exemple, l’usine de capture de CO2 Orca, inaugurée par Climeworks en Islande fin 2021 et considérée comme l’une des plus avancées au monde, peut retirer quelques milliers de tonnes par an de l’atmosphère. Ses deux inventeurs suisses visent le million de tonnes par an en 2030, et le milliard de tonnes en 2050.

Des centaines de milliards de tonnes de CO2 à retirer

On est très loin du compte car, pour enrayer le réchauffement, il faudrait aussi retirer – en plus des émissions annuelles de l’ordre de 40 milliards de tonnes – plusieurs centaines de milliards de tonnes émises ces dernières décennies. Même Bill Gates, fervent investisseur dans les technologies écologiques, assure que les technologies « ne suffiront pas à nous sauver » du changement climatique et devront s’accompagner de changements dans nos modes de vie. Un réchauffement à 2,8 °C, comme envisagé par l’ONU, serait un choc écologique majeur. Il toucherait des milliers d’espèces animales et végétales incapables de s’adapter.

Cela impliquerait aussi une très forte augmentation, encore, de la fréquence et de l’intensité des catastrophes climatiques comme les sécheresses, les inondations, les incendies ou les canicules. Le Giec reconnaît que ses projections ne prennent pas pleinement en compte les effets en cascade des évolutions climatiques qu’il étudie, mais seulement les conséquences directes prévisibles de chaque tendance.

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