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Inflation en Afrique sub-saharienne : les prévisions du FMI sont alarmantes

D’après les prévisions de l’institution financière internationale, les prix devraient augmenter de 12,2 % en Afrique subsaharienne d’ici la fin 2022, du fait notamment de la guerre en Ukraine.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Kristalina Georgieva parle d’ « un choc qui s’ajoute à un choc » pour résumer la situation économique actuelle des pays de l’Afrique Sub- saharienne.

Inflation galopante

 Les conséquences de la Pandémie à Corona virus sont encore visibles et ravageuses sur les économies, avec des spasmes tantôt rebondissants, tantôt malins de la maladie, que ces économies moribondes tombent et subissent de plein fouet les conséquences de la guerre en Ukraine. Les prix des énergies et des produits alimentaires se sont envolés depuis le début de l’offensive russe, le 24 février, aggravant les tensions inflationnistes qui touchaient déjà la plupart des pays d’Afrique. Et d’après les perspectives économiques publiées jeudi 28 avril par le FMI, cette « inflation devrait rester élevée dans la région en 2022, à 12,2 %, puis reculer progressivement pour atteindre 9,6 % en 2023 ».

L’Afrique subsaharienne n’aura eu droit qu’à une brève période de répit. « À la fin de l’année 2021, il y a eu un élan très fort de reprise économique dans la région », détaille le directeur du rapport, Papa N’Diaye, chef de division au département Afrique du FMI : « Les prévisions de croissance ont été revues à la hausse, passant de 3,7 % à 4,5 %. Mais cet élan a été stoppé net. On ne prévoit plus qu’une croissance de 3,8 % pour l’année 2022. Avec, bien entendu, une grande hétérogénéité entre les pays»

Alerte rouge

Les économistes du FMI alertent par ailleurs sur la possible aggravation de la situation économique de 37 pays qui pourraient plonger dans la pauvreté.  Sur les 45 États que compte l’Afrique subsaharienne, expliquent-ils, huit seulement  sont exportateurs de pétrole et peuvent espérer bénéficier grandement de l’augmentation des prix du carburant sur les marchés internationaux. Ce serait alors pour ces États une véritables Manne financière qui ferait augmenter les recettes budgétaires pour 2022 des pays concernés, notamment le  Nigeria et l’Angola en tête, dont les prévisions culminent à la hausse de 2,1 points. Mais les 37 autres subiront de plein fouet les conséquences négatives de cette augmentation. « Toutes les populations vont en souffrir, alerte l’économiste Papa N’Diaye. Et sans des filets sociaux bien établis, on peut s’attendre à une aggravation de la pauvreté, des inégalités et des tensions sociales, avec un risque d’instabilité politique. C’est ce qui nous inquiète. » Conclut-il.

Les consignes du FMI

Habituellement réticent aux injections de fonds publics, le FMI enjoint pour une fois les gouvernements à protéger les ménages les plus vulnérables par des aides ciblées. « Il faut réallouer certains postes budgétaires existants pour les pays qui n’ont pas de marge de manœuvre fiscale, concède Papa N’Diaye. Ou recourir à des subventions, comme ç’a été le cas au Togo. » En effet, le Togo est cité en exemple ici pour avoir  mis en place dès 2020 le dispositif Novissi, un programme d’aide sociale par transferts monétaires destiné à soutenir les travailleurs du secteur informel privés de revenus par la pandémie.

En utilisant à la fois l’imagerie satellite et l’intelligence artificielle, Novissi avait pu établir une carte des foyers les plus vulnérables. D’après les données du programme, 11,4 milliards de francs CFA (environ 17,4 millions d’euros) ont ainsi pu être distribués à 567 000 personnes entre avril et juin 2020. Il ne faut cependant pas pratiquer des aides ciblées  qui ont un impact négatif sur la dynamique de la dette conseille le FMI. Les ratios d’endettement public, encore aggravés par la pandémie, se situent à leurs plus hauts niveaux depuis le début du siècle, rappelle le rapport, et 20 pays à faible revenu sont actuellement surendettés ou à haut risque de surendettement. Difficile dans ces conditions d’obtenir des prêts auprès des marchés de capitaux ou des institutions internationales. « Les gouvernements vont devoir se livrer à un jeu d’équilibriste délicat », reconnaît Papa N’Diaye.

La question de la dette

Les États du continent ne pourront pas surmonter cette nouvelle crise sans le soutien direct de la communauté internationale : sous forme d’aide à la restructuration de leurs dettes, d’abord, mais aussi de dons financiers dans le cas des pays les plus endettés. « L’allocation de 23 milliards de dollars [environ 21,7 milliards d’euros] en droits de tirage spéciaux [DTS] du FMI à la région en 2021 a apporté un soutien indispensable pour consolider les positions extérieures et financer des dépenses urgentes durant la pandémie, rappelle le rapport. L’engagement du G20 à transférer 100 milliards de dollars en DTS à des pays vulnérables constitue une autre étape importante. »

Il sera ensuite temps de réfléchir, sur le long terme, à la résilience des économies africaines. Laquelle passera obligatoirement, selon le FMI, par une industrialisation massive du continent, pour l’heure encore très dépendant de ses exportations de matières premières. Pour soutenir les industries naissantes, le rapport préconise d’exploiter le potentiel du secteur privé sous la forme d’aide à la recherche et au développement ou de soutien aux incubateurs de start-up.

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