Le continent africain courtisé de toutes parts réclame aujourd’hui des bases plus équitables dans ses relations avec Bruxelles. Dans un contexte sanitaire inédit, l’UE compte optimiser la décélération d’une Chine centrée sur sa stratégie interne « zéro Covid » pour renforcer ses liens avec l’Afrique.
Le vent tourne aujourd’hui sur le continent. L’UE reste le premier partenaire multilatéral (les échanges commerciaux entre l’UE et l’Afrique ont augmenté de 20 % entre 2016 et 2020 pour atteindre 225 milliards d’euros), mais au niveau bilatéral, la Chine occupe toujours la première place du classement (son volume commercial avec l’Afrique atteignait à lui-seul, 167,8 milliards de dollars de janvier à novembre 2020, selon le ministère chinois du Commerce). Cependant, aujourd’hui le vent tourne sur le continent. L’heure est désormais au redressement des économies Nord-Sud.
Relocalisation et raccourcissement des circuits logistiques sont devenus des priorités européennes, sur fond de défi sanitaire inédit. C’est dans ce contexte que le ministère des Affaires étrangères français a organisé une réunion préparatoire au Sommet UA-UE, intitulée « Relations commerciales Union européenne-Afrique : vers de nouveaux partenariats », le 10 janvier dernier à Paris (un rendez-vous essentiellement dématérialisé). « L’UE souhaite demeurer à tous égards, le premier partenaire de l’Afrique sur le plan économique, commercial, mais aussi en matière de sécurité, d’aide publique au développement et humanitaire », a souligné Franck Riester, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité. En 2017, le 5è Sommet Union africaine (UA) – Union européenne (UE) à Abidjan, était placé sous le signe de « la jeunesse pour un avenir durable » et avait mis la question migratoire au cœur des débats, après la révélation des marchés aux esclaves dans une Libye en pleine crise politico-militaire. L’intensification des menaces terroristes au Sahel et l’arrivée de la pandémie de Covid-19 accompagnée par ses profonds impacts sociaux-économiques ont relayé la question migratoire au second plan des préoccupations euro-africaines.