Ajoutez votre titre ici

Zone euro : l’entrée de la Croatie pose un gros problème

Après l’adoption de la monnaie unique par Zagreb, le 1er janvier 2023, la zone comptera vingt pays. Les écarts de richesse sont à prendre au sérieux.

Alors que la Croatie rejoint l’euro le 1er janvier 2023, devenant le vingtième pays membre, jusqu’où la monnaie unique peut-elle s’étendre ? Vingt-quatre ans après sa création à onze, en 1999, est-il bien raisonnable de faire partager la même monnaie à 347 millions de personnes (légèrement plus que les 332 millions d’habitants des Etats-Unis) dans une zone où les écarts de richesse vont de un à six ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que c’est la Grèce, 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) européen, qui avait mis le feu aux poudres en 2010 et provoqué la crise de la zone euro (2010-2015).

Du point de vue des dirigeants européens, l’entrée de la Croatie est considérée comme un excellent signal politique : voilà la preuve que, sept ans après la grave crise qui l’a secouée, la monnaie unique attire toujours. « C’est une bonne nouvelle, tout d’abord parce que l’euro n’est pas seulement un outil économique ou financier, mais aussi l’instrument d’une intégration européenne très politique », estime Luis de Guindos, le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE).

Preuve de cette approche politique, la Croatie ne souscrit pas exactement aux critères d’accession. Sa dette, bien qu’en baisse, atteint 70 % du PIB, contre un objectif de 60 %. L’inflation, qui en principe ne doit pas dépasser de 1,5 point la moyenne des trois pays où celle-ci est la plus basse, n’a respecté ce niveau qu’en avril, au moment où les comptes ont été faits de façon officielle. « C’est le chemin parcouru qui compte vraiment », juge Ludovic Subran, économiste en chef de l’assureur allemand Allianz, évoquant les progrès macroéconomiques accomplis par Zagreb ces dernières années.

Les doutes existentiels ont disparu

Inversement, la Bulgarie, qui espérait initialement rejoindre l’euro à la même date, a été rejetée par le Conseil européen. Son instabilité politique – quatre élections générales en dix-huit mois, ses scandales de corruption et son ambivalence vis-à-vis de la Russie ont fait office de repoussoir.

Par ailleurs, en dix ans, la zone euro a été profondément réformée. Un fonds d’aide d’urgence aux Etats a été mis en place (le Mécanisme européen de stabilité), tandis qu’un autre, de sauvetage des banques, a été créé (le fonds de résolution unique). Quant à la BCE, elle s’est imposée de facto comme prêteuse en dernier ressort, éteignant systématiquement tous les débuts d’incendie.

Les doutes existentiels ont disparu. Les investisseurs croient désormais qu’en cas de défaillance d’un Etat la BCE interviendrait, même s’il ne s’agit que d’une promesse implicite, jamais ouvertement affirmée. Dans ce contexte, qu’une crise croate puisse contaminer l’ensemble de la zone euro semble improbable.

Redigé par:

Source:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Partagez

Espace annonceur

Les Plus commentés

Hadj 2018 : Paul Biya fait un geste aux pèlerins
Douala: Serge Espoir Matomba muselé par le maire de Douala IV
Cameroun: Samuel Dieudonné Ivaha Diboua s’oppose aux actes de délinquances
Grand dialogue national: le passage mémorable des ex-combattants séparatistes

Articles qui pourraient vous plaire

Rechercher ...

Téléchargez notre application For you Media Africa dès maintenant

Ce site utilise des cookies

Nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations relatives à l’appareil. Nous le faisons pour améliorer l’expérience de navigation et afficher des publicités personnalisées. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou des identifiants uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir des conséquences négatives sur certaines caractéristiques et fonctions.