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Edito : Changements climatiques : l’Afrique peut s’en sortir

Alors que le continent africain pollue relativement peu à l’échelle mondiale, ses villes se retrouvent en première ligne face au dérèglement du climat : inondations en plein cœur de Yaoundé et Douala en juin, Abidjan et à Durban (Afrique du Sud) en avril, températures qui dépassent les 40 °C dans certaines villes marocaines il y a quelques semaines, érosion côtière et montée des eaux qui menacent Cotonou (Bénin), Lagos (Nigeria) ou Saint-Louis (Sénégal)…il y a un impératif de trouver les pistes de lutte contre le changement climatique en Afrique et pour plusieurs raisons.

D’abord parce queles pays africains ressentent particulièrement lourdement les effets du changement climatique. Et ils cumulent des vulnérabilités écologiques, sociales et économiques. Les populations, surtout les plus démunies, sont très affectées par ces dérèglements, que ce soit en termes d’inondations, de glissements de terrain, de sécheresses, le tout étant amplifié par le déficit de fourniture d’eau ou d’électricité. Tout cela se retrouve dans les villes, qui, pourtant, n’ont souvent pas intégré la problématique du changement climatique.

Le problème, malheureusement, c’est que les municipalités ne sont pas bien outillées. Elles ont peu d’expertise sur cette problématique du climat, considérée comme quelque chose de très lointain.  La plupart des villes africaines, surtout dans la zone subsaharienne, ont de grosses difficultés à gérer les ordures ménagères. Les municipalités se contentent souvent de les brûler, sans réaliser que cela participe non seulement à l’augmentation de la pollution de l’air, mais aussi, dans une certaine mesure, à l’accélération du changement climatique. Les populations sont également peu sensibilisées à ces questions pourtant essentielles. Au-delà de rencontres officielles qui se tiennent au mieux une fois par an, il faudrait que ces sujets soient pris à bras-le-corps et de façon continue.

Les acteurs des municipalités doivent devenir des acteurs majeurs du climat et se doter des structures techniques et scientifiques. Les villes africaines sont particulièrement affectées par le changement climatique, mais elles ont aussi énormément de possibilités d’actions, car les infrastructures ne sont pas encore en place. Une partie de ces agglomérations dispose d’infrastructures urbaines et une autre, très importantes, abritent des populations dont les pratiques et le mode de vie sont totalement ruraux. En Afrique on peut partir de la base et concevoir quelque chose de totalement différent.

On peut réfléchir à bâtir avec de la terre crue, abondante dans la plupart des pays africains et qui se prête très bien à la construction. Malheureusement, on est en train d’investir dans le ciment, or un tel matériau suppose d’investir davantage dans la climatisation, surtout dans la mesure où les températures sont en hausse. En réalité, il faudrait s’affranchir du modèle européen des villes, mais ce n’est pas forcément ce qui est à l’ordre du jour dans la plupart des pays africains. Par exemple, on aurait pu penser différemment la nouvelle ville qui est en construction au Sénégal, à Diamniadio, l’imaginer totalement écologique, sans véhicules. Mais ce n’est pas le cas, on n’y a pas du tout intégré la problématique du changement climatique. Il faut absolument que l’on anticipe mieux ce sujet.

Dans les vingt à trente ans à venir, l’électrification et la numérisation de l’économie, en commençant par les transports, seront la norme dans le reste du monde. Est-ce qu’au même moment, les véhicules diesel ou à essence qui seront bannis en Occident se retrouveront tous en Afrique ? Il y aura des réductions d’émissions en Europe, mais une augmentation fulgurante dans les pays africains. D’autant plus que dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, l’énergie domestique la plus utilisée est le charbon de bois, qui participe à la déforestation, à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à la pollution de l’air.

Les villes sont devenues des lieux qui attirent les populations qui ont l’espoir d’y trouver du travail et de meilleures conditions de vie. Mais elles deviennent un cauchemar pour la plupart des populations qui n’ont pas accès à l’eau, à l’électricité, à l’assainissement, à un habitat décent. Il faut se développer ailleurs que dans les capitales, qui constituent des goulots d’étranglement.

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